Maria Isabel poursuit sa quête de bien-être
Crédits : louisameng_
Plus ouvert et ambitieux que son premier EP, "i hope you’re very unhappy without me", permet à la néo-Californienne d’approfondir ses propres tourments amoureux et la question essentielle de santé mentale chez les artistes.
Le 29 juillet dernier, la chanteuse espagnole Maria Isabel annonçait, sur Instagram, mettre fin à sa carrière pour préserver sa santé mentale. Cette question, longtemps ignorée, est peu à peu mise en lumière dans une période où chacun d’entre nous peut s’y retrouver confronté.
Un mois plus tard, son homonyme américaine livrait au public son deuxième EP, "i hope you’re very unhappy without me". Un récit toujours centré sur ses relations amoureuses qui accentue le travail de la jeune artiste sur elle-même, en pleine réflexion sur sa psyché.
Un changement de cap artistique
Maria Isabel a pris depuis le début de sa jeune carrière le contrecoup de la romance des troubles mentaux chez les artistes. Contrairement à une pléiade de prédécesseurs, elle a fait des conséquences des affections psychiatriques et de la santé mentale en général un thème fondateur de sa musique. L’introduction du projet pourrait laisser à penser qu’elle est en pleine continuité de son précédent EP. Elle y exprime ses doutes amoureux "What if you only wanted one side of me ?", métaphorisés par la noyade solitaire “Drownin’ is a quiet thing”. Le tout, sur une production minimaliste, soignée de quelques accords de basse, sur lesquels sa voix angélique conte une romance perdue.
Là où "Left Alone" appelle à la stagnation, les rythmiques de "No Soy Para Ti" marquent un changement de cap dans la direction artistique de l’artiste. Un morceau dansant et mouchetées de notes plus pop avec des percussions propres à la pop latine qui sera suivi par d’autres morceaux plus ambitieux.
Sur ce second projet, l'artiste crée ainsi une ossature musicale fraîche. Fini l’acoustique omniprésente et les sonorités lofi, la dominicaine d’origine fait la part belle aux élucubrations électroniques, notamment par le travail du producteur Jeff Kleinmann, et rythmiques légèrement plus dansantes.
Une aide pour soi et pour les autres
Parmi ces nouveautés, le morceau "Solitude", en ce qu’il raconte, représente au mieux le travail de fond de l’artiste. Cet hymne à la solitude post-rupture s’inscrit dans une quête du bien-être et de l’acceptation de soi.
Une ligne de conduite qu’elle suit en même temps qu’elle se découvre. Chaque titre semble répondre au suivant au fil de ses différents bouleversements ; rupture, solitude comme aide puis comme vice ou la distance. Le tout, formant une sorte de séance de thérapie pour elle, et ses auditeurs. « Le but est de faire en sorte que d'autres personnes se sentent vues et comprises par la musique », dit-elle à The Line of Best Fit.
Ce qui pourrait expliquer son succès, alors que l’artiste a sorti ses deux premiers projets dans un contexte de pandémie sanitaire. « Il y a un an, je n'aurais jamais admis tout cela, mais j'ai décidé de commencer à écrire comme si ma vie en dépendait, car c'est le cas. Mes écrits ne m'appartiennent plus, ils appartiennent à tous ceux qui en ont besoin », témoignait-elle à Gurls Talk après la sortie de son premier EP.